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Dissolution of the perspective, 2010

Oil on canvas (diptych)

2 x (36 x 30 cm)

Dissolution of the perspective
 

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Avec Dissolution de la perspective, je tente de synthétiser ma réflexion sur les mondes intérieurs et extérieurs. En choisissant le cube comme point de départ, je m’approprie un corps abstrait connu, symbole par excellence de la représentation tridimensionnelle. C’est en effet cette figure géométrique que l’on utilise le plus communément pour représenter la notion de volume. En choisissant un angle spécifique pour le représenter (de face, l’une des arêtes se trouvant au centre de la forme), mon cube ne ressemble plus à un prisme aux faces carrées mais à un hexagone régulier avec des rayons, soit une simple forme bidimensionnelle. En traçant des cercles sur chacune des faces, j’obtiens un parallélépipède aux faces arrondies du même type que les cubes de bois utilisés par les joueurs de dés. Pourtant, sous cet angle, ce cube-ci ressemble à un rond parfait, forme antinomique du carré qui, lui, est intrinsèquement lié au cube. Cette antinomie sur le plan bidimensionnel nous éloigne encore, à première vue, de la nature tridimensionnelle de ces deux formes. Le titre, Dissolution de la perspective, réintroduit l’idée de profondeur et devrait permettre de reconstruire mentalement le volume rendu plat par l’angle sous lequel il est représenté. Les figures se mettent alors à vibrer, l’oeil passant sans arrêt de la vision tridimensionnelle à la vision plane, les lignes intérieures du corps se trouvent projetées à l’extérieur, rendant poreuse la frontière délimitant les deux espaces. Le saut statique effectué par l’œil, sitôt que le spectateur a saisi la forme dans les deux univers dimensionnels, donne l’intuition d’un espace fuyant situé entre ces mondes, que seul un instantané figé dans le temps permettrait de saisir.